Lya Garcia
J’étais là préhistorique entourée de cailloux.
Les transhumances, les déplacements, les voyages
Ont découpé le monde.
Je suis ici, satellite.
Avec tous les petits mondes,
Je fais un caillou que je pose sur ma tête.
Je le crochète en laine pour ne pas avoir froid,
Car le temps prothèse, perce et retient un souvenir :
Je ne suis pas une bécane.
Le bonnet bécornette est une forme, issue de mes anciens spectacles.
Ce bonnet Ibérique, protéiforme croise le taureau, le canon, la croix, une sorte de béret- poulpe des montagnes. Il construit, à plat, une figure féminine avec 2 ronds et une figure masculine avec 2 bâtons, souvent reliés.
Je réalise les fragments du bonnet bécornette en 3 dimensions différentes, en respectant le même nombre de points pour les formats (petit, moyen et grand).
« Au commencement il y avait un bonnet bécornette… »
En m’habillant
d’un alphabet doux
j’ai protesté
une bouée devant, l’autre derrière
le haut en bas, le bas en haut.
Deux temps posent
l’un à trois heures quinze, l’autre à huit heures quarante-cinq.
Les quatre fragments du bonnet « bécornette »
fuient en donnant leur encre :
« commencer à partir de la fin »
Née à Alger, j’ai immigré plusieurs fois. Mes parents ont fui l’Espagne franquiste. J’ai du m’adapter à des mondes, à des comportements, à des temps différents. Mes objets, les objets que je réalise, ne trouvent de sens que dans un pays, dans un continent, une origine que je réinvente. Ce sont des objets mutants comme flottants. Réunir des cultures différentes, trouver un objet lien, il s’agit de créer un langage intérieur, constamment changeant, une certaine façon d’être à l’affût.
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